-
Nord du Pérou
Suisse moi au Pérou !
Et c’est reparti pour de nouvelles aventures, Suisse moi au pays de tous les mystères archéologiques, des momies et des fantasmes de conquistadors.
Mais c’est par où le Pérou ? Dans ce petit pays de l’océan pacifique, des andes, et de la forêt vierge, il n’y a pas que le Machu Pichu, Cuzco et le lac Titi Caca.
Arrivés à Lima, rares sont les touristes qui partent pour le nord et ses secrets (à part certains surfeurs comme d’habitude !)
Le nord du Pérou, c’est des ruines encore plus anciennes, du tourisme local, de l’énergie hydraulique et renouvelable en masse, et des plages de désert cosmiques.
La préhistoire est partout et on se sent tout petit au Pérou. Les chiffres donnent le tournis. On veut rien dire face à une cascade de 500 mètres de haut ou un graffiti de 2’500 ans. On fait pas les malins quand un aigle attaque le drone en train filmer des sarcophages placés au milieu d’une paroi (avis aux base jumpers, c’est lourd là-bas), ou quand 10 enfants momifiés te fixent droit dans les yeux, avec leur yeux! (Y’ a pas de photos on a tracé).
Comme dans le reste du pays la cuisine est l’une des meilleures d’Amérique latine, avec des centaines de variétés de patates, de maïs, de fruits de la mer et de la forêt. Au bout d’un moment on arrête d’essayer de se rappeler des noms de chacun de ces trucs super bons.
A Cajamarca, on a tout de suite le souffle coupé par les paysages et par l’altitude. On nous explique vite qu’il y avait tout un monde avant que l’ Empire Inca ne débarque dans la région pour imposer sa langue, ses coutumes et technologies. Oui, ils avaient conquis avant les conquistadores, et leur règne sur le Pérou ne dura pas plus que 100 ans au final.
C’est à Cajamarca, d’ailleurs que Atahualpa, le dernier empereur inca, fut capturé et tué ! Il était venu faire une thalasso dans les bains de la ville ! Les techniques d’irrigation et de mélange des eaux chaudes et froides étaient déjà très avancées, et faisaient effectivement de ce lieu une destination de détente pour les élites de l’époque.
Les espagnoles qui passaient par là l’attrapèrent. Ils voulaient le brûler mais de peur que ce type de mort n’empêche son âme de continuer son voyage, Atahualpa les supplia pour une autre mort. Les conquistadores toujours prêts à rendre service, acceptèrent de le tuer par strangulation en échange de quelques mètres de cubes d’or en plus.
Encore plus haut (3’500 mètres ) il y a Cumbemayo, un plateau coupé du monde auquel on accède en passant à travers la montagne par un étroit passage. Le lieu est magnétique et enchanté, le fameux canal de l’air pré inca est une prouesse technologique faite d’angles droits et de courbes pour ralentir ou accélérer le courant. La maitrise est telle que certains ont pensé que cette précision ne pouvait qu’être l’œuvre des extraterrestres !
Nous quittons Cajamarca, 7 heures de routes de montées et descentes, des paysages vertigineux, des cols à 3600 mètres et les premiers cactus qui pointent parfois le bout de leur épines. Il y a aussi les taureaux, les corridas et les chapeaux de cowboys haute forme. Les hommes et les femmes cultivent et conservent la tradition du sombrero le plus haut, tissé si fin que l’on peut l’utiliser pour boire de l’eau, se protéger du soleil bien entendu, et à l’époque du troc, il servait à mesurer les quantités de marchandises.
Arrivé à Leymebamba ça commence à sentir la forêt vierge, les sarcophages et les Kipus (ces fameuses cordelettes faites d’un savant système de nœuds qui renferment des messages qu’une seule tribu savait décoder).
Le musée des momies et des sarcophages près inca des Chachapoyas de Leymebamba appartient, a été construit et est géré par la communauté locale. Découvert dans les années nonante cette collection de momies de Kipus et de tissus est fascinante et donne des frissons. Le décor est magnifique, l’autogestion et les chocolats chauds organiques du jardin vont droit au coeur.
Un peu plus loin mais beaucoup plus haut, nous découvrons la forteresse de Kuelap à 3’000 mètres, sur un toit des andes. Cette cité de 3’000 habitants à l’époque est posée sur une plateforme de pierres énormes remblayées à la main sur 30 mètres au moins. Mieux planqué tu peux pas, croyaient les Chachapoyas et leurs maisons rondes (uniques dans les andes !), mais les incas avec leurs maisons carrées, puis les espagnoles, avec leurs chevaux, réussirent à prendre la forteresse ! En l’isolant.
De retour un peu dans les plaines de forêts vierges andines, nous passons aux chutes du Gocta dans l’état d’Amazonas, une vingtaine de cascades vertigineuses plus ou moins accessibles à pied (alerte aux base jumpers de nouveau !) se trouvent dans la région. Mais pour Gocta c’est deux heures seulement à pied pour déguster ces 500 mètres de chutes d’eau hypnotiques, on dirait la voix lactée qui se la pète.
En 8 heures de route nous quittons la forêt et les Andes pour partir en direction de la côte et l’océan pacifique. Sur la route on s’en prend plein les yeux, c’est mieux que les films de cowboys hollywoodiens ; des deserts, des montagnes vertes, les cactus, à nouveau des montagnes mais jaunes, les plaines du fleuve Maranon…
Arrivé à Chiclayo, ancienne capitale locale, on se remet en mode ville d’Amérique du sud (500’000 habitants). Traffics routiers surchargés, rues bondées, toujours pas de touristes étrangers, on se retrouve au marché des Brujos (sorciers). Foire aux senteurs et couleurs, aux milles fruits et légumes se mélangent les cactus San Pedro, utilisés dans beaucoup de rituels shamaniques, les cages remplies de lapins et des sacs de cochons d’inde (le Cuy est en plat typique du Pérou !)
Mais l’appel de l’océan est trop fort, nous partons pour le bord de mer, Playa Pimentel ; les ceviches, les pêcheurs qui bossent dur et leurs fameux petits bateaux tressés en paille, ancêtres millénaire du surf, les Tortoras. Pas si facile à rider.
(bon ils pourraient un peu améliorer la rame !)
Les plages désertiques et arides sont fouettées par les vents en permanence et mettent la banane aux kite surfeurs planqués par là-bas, ça se développe mais c’est encore bien caché, comme à Pacasmayo. Et pour les surfeurs, en ce qui concerne Chicama et sa fameuse gauche interminable, c’est vrai ! Mais il faut peut-être se dépêcher d’y aller avant les cinq prochaines années, ça construit.
Avant de repartir pour Lima nous faisons un crochet par le lieu archéologique le plus découvert au Pérou, le site de El Brujo (2006). Dans ces pyramides d’adobe faites par les Moche, la momie de La Dame de Cao a été découverte.
Cette souveraine de l’an 450 est la seule femme a avoir été trouvée avec tant d’attributs de pouvoir (sceptre, or, servants…) et sa découverte a boulversé la vision de la place de la femme de l’air pré inca.
La tête remplie d’histoires magiques et de paysages époustouflants d’un autre temps, on est prêt à repasser par Lima et ses 11 millions d’habitants, le stress de la ville ne nous touche plus.
Un ultime tour en vélo pour découvrir Lima, ses falaises et petits plats, on fini en roue libre.
Merci le Pérou ! Texte par Manou
Voilà le bilan d’un voyage de 10 jours au Nord du Pérou, organisé grace à PROMPERU. 5h de trajet par jour en moyenne pour découvrir les coins moins touristique du Pérou.
Vous aimerez aussi: