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Canal des Pangalanes
La dernière semaine de notre voyage à Madagascar se déroule sur la côte Est de l’île, et nous conduit de Tamatave au canal des Pangalanes puis jusqu’à l’aéroport de Antananarivo. La vie urbaine se mélange avec les paysages sauvages, et nous ne nous en lassons pas.
Tout commence à Tamatave où nous retrouvons notre ami Dani. Malgache d’origine, il vit actuellement en Suisse, mais retourne régulièrement dans son pays. Cette fois, il a une mission importante : il organise une action sociale citoyenne dans le but d’offrir à manger à des personnes sans-abris dans sa ville. Toute sa famille est là pour l’aider à cuisiner du riz, de la viande et de la sauce tomate pour 300 personnes, et nous venons également lui donner un coup de main.
Après plusieurs jours d’organisation et six heures de cuisine collective, nous amenons les casseroles au bord de la mer où les gens affamés nous attendent. Une fois servis et resservis, ayant enfin mangé à leur faim, ils repartent, reconnaissants, et ça fait chaud au cœur.
Tamatave est le port principal de Madagascar, et le gros du commerce maritime de l’île passe par ici. La mer au sud de cette grande ville étant très dangereuse, un canal long de 650 kms a été creusé à la fin du XIX siècle afin d’y acheminer les marchandises. Aujourd’hui, le canal n’est plus navigable sur toute sa longueur, mais il attire toujours les touristes amateurs de la nature.
Le départ du port de Tamatave est déjà spectaculaire. Les 3 heures de trajet nous laissent le temps d’observer la végétation dense, les rares villages betsimisaraka parsemés sur les rives, et beaucoup de pêcheurs mettant en place leurs pièges à poissons. Un fois arrivés sur le lac Ampitabe, nous sommes émerveillés par cette beauté sereine. L’hôtel Bush House nous accueille pour quelques jours pour que nous puissions vivre au rythme de cette région.
Tout d’abord, nous participons à une course de pirogues traditionnelles. Même s’il s’agit d’un entraînement, les participants y mettent toute leur énergie. Sylvain fait partie d’une des équipes les plus fortes, mais il se rend vite compte que conduire une pirogue n’est pas si facile que cela en a l’air. Il faut être très agile pour gérer la vitesse et la direction en même temps, sans parler de l’eau qui entre en permanence. Il se bat fort bien, mais son bateau dérive tout le temps, et il arrive le dernier…
La course n’étant qu’un échauffement, le lendemain Sylvain reprend la pirogue pour aller en mer. La mer est séparée du canal par un banc de sable d’une centaine de mètres abritant les villages et même quelques stations de train. Les pêcheurs, malgré la mer déchainée presque à longueur d’année, bravent les vagues tous les jours pour apporter du poisson. Le départ se fait au lever du soleil, mais cela n’aide guère Sylvain, qui à l’aide d’un jeune local apprend à naviguer dans ces conditions. La petite pirogue est instable et prend vite l’eau, et il faut bien savoir la maîtriser pour passer les grosses vagues sans la noyer. Quelques heures nous suffisent pour comprendre à quel point ce travail est dur.
La nature du Canal des Pangalanes est très riche. Le climat humide et chaud est favorable pour les épaisses forêts vierges et tous les animaux qui y habitent. Nous voudrions notamment voir des crocodiles. Pour cela, une fois la nuit tombée, nous prenons les pirogues et allons dans le lac d’à côté. Il n’est pourtant pas facile de repérer les crocodiles dans la nuit. À la lumière de nos lampes de poche, nous essayons de voir briller leurs yeux, en vain. Par contre, les lémuriens nocturnes, les oiseaux, les papillons et les plantes carnivores sont présents en abondance.
Pour voir davantage les lémuriens, nous nous dirigeons vers le village d’Andasibe connu pour ses parcs nationaux. Nous arrivons à Vakôna Forest Lodge, et avec nos guides passionnés, nous découvrons aussitôt leurs réserves privées de lémuriens et de crocodiles.
Tout comme les tortues de Tuléar, ces lémuriens ont été sauvés des mains des humains, que ce soit à la douane, dans des cages ou dans les sacs au bord de la route, à vendre. Ils habitent maintenant en semi-liberté sur les 5 îlots verdoyants et sont surveillés par des spécialistes. Ils sont par conséquent très curieux, câlins et rassurés. Ils sautent dans notre kayak pour nous dire bonjour, et adorent les bananes. Un îlot seulement est accessible aux visiteurs, et c’est le bonheur total.
La réserve des crocodiles, qui abrite également des caméléons, des grenouilles, de la volaille et un fossa, se visite à pied par un agréable tour dans la forêt. Les grandes bêtes sont impressionnantes, mais peu actives. Nous les observons surtout s’allonger ou encore flotter dans l’eau, et nous évitons évidemment de nous en rapprocher.
Il est temps de remonter à Tana. Avant de prendre l’avion, nous assistons à un spectacle amusant de Pierre Osolemio. Ce vaudois voyage autour du monde pour offrir aux enfants un peu d’enseignement et beaucoup de bonne humeur. Ayant eu la chance le rencontrer à Antsirabe, nous le retrouvons à la capitale cette fois, et venons avec lui dans les bureaux d’une ONG pour voir son show bilingue de marionnettes.
Notre voyage touche à sa fin, et l’avion décolle bientôt pour la Namibie. Nous remercions chaleureusement tous les partenaires qui nous ont aidés à découvrir ce fascinant Madagascar, les hôtels, les agences de voyages, les aventuriers croisés sur le chemin et l’office de tourisme national de Madagascar. Ce fut un voyage extraordinaire dont vous pouvez voir les 10 vidéos réalisées pour Suisse moi ici.
Nous remercions vivement l’agence Boogie Pilgrim (https://boogiepilgrim-madagascar.com/) pour leur accueil et toutes les activités insolites organisées dans le Canal des Pangalanes.
Nos remerciements également à Vakôna Forest Lodge (https://hotelvakona.com/)
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