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De Fianarantsoa à Antsirabe
Tout au long de notre périple à Madagascar, nous rencontrons d’autres voyageurs. Souvent ils influencent notre itinéraire et nos plans, et dans cette vidéo nous nous fions beaucoup à leurs propositions.
A Tsarasoa Lodge nous faisons connaissance avec un couple belge qui a traversé l’Afrique à vélo et qui est installé aujourd’hui à Fianarantsoa pour faire du bénévolat. Ils nous proposent de nous amener dans leur ville de résidence, et durant le trajet nous apprennent plein de choses sur l’établissement où ils travaillent. Nous ne pouvons pas résister quand ils nous proposent de le visiter.
Le Relais est un organisme, crée en France, mais ayant les filiales dans plusieurs pays d’Afrique. Ici à Madagascar, il mène plusieurs activités : centre de tri et de valorisation de déchets, le tri de friperie et, la plus étonnante, la production des voitures malgaches Karenjy. Qu’est-ce qui est commun entre toutes ces activités ? Ils donnent aux gens en situation de précarité la possibilité de se réinsérer dans la société en leur offrant du travail avec un vrai salaire et de respectueuses conditions de travail.
Nous commençons par découvrir un grand projet de valorisation de déchets qui est en cours depuis quelques années seulement. 80% de déchets à Madagascar étant organiques, le Relais a pour but à en faire du compost et d’en vendre des grandes quantités aux fermiers locaux. De plus, ils sensibilisent les locaux à l’importance de tri et de propreté dans les rues, au recyclage et au respect de l’environnement.
Une autre activité du centre, c’est le tri de fripes. Une cinquantaine de femmes (beaucoup de jeunes mamans) y travaillent huit heures par jour pour trier des grands ballots d’habits récupérés en France. Elles en font de plus petits arrangés par types – pour enfant, pour femmes, habits de sport etc, partant ensuite pour la vente sur les marchés. C’est une prestation que propose Le Relais afin de financer le fonctionnement du Relais, ensemble avec la vente du compost.
Les voitures malgaches Karenjy sont peu connues dans le monde. L’usine, reprise récemment par les fondateurs du Relais, est en train de fabriquer leur nouveau modèle, la Mazana II. Nous visitons les ateliers, où ces voitures au fort caractère sont fabriquées à la main et sur commande, une voiture par semaine à peu près.
L’ambiance est vraiment particulière dans cet établissement. La discipline dure et indiscutable se compense par des pauses régulières et plutôt décontractées. Après le repas de midi offert par le Relais, les travailleurs se retrouvent sur le terrain de foot, de volley, ou encore devant le prof de zumba. La bonne humeur y règne, par conséquent l’ancienneté et la productivité sont garanties !
Nous restons à Fianarantsoa encore un jour pour faire connaissance avec une tradition du peuple betsileo particulière pour cette région. Il s’agit de savika – une sorte de duel entre l’homme et le zébu marquant le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Nous suivons notre guide Fetny (+261 (0)34 96 850 97) qui nous amène à pied jusqu’au village de Riandromy.
Ses habitants organisent un circuit très sympathique (et pas cher !) dans les rizières avec une démonstration de savika. La vraie cérémonie ayant lieu une fois par année, cette initiative permet aux touristes de découvrir la tradition sans attendre le mois de juin. Tout le village, à qui cela rapport un peu d’argent, est là pour y participer. De la musique, de la danse, des gens plus ou moins jeunes qui viennent se battre contre les zébus de toute taille. L’ambiance y est festive mais on sent quand même en peu de tension, car les hommes peuvent facilement se faire mal. Après cette visite étonnante, nous prenons taxi-brousse en direction d’Antsirabe.
La ville d’Antsirabe se dit la plus fraîche de Madagascar, et certainement une des plus cools. Située à l’altitude de 1’500 mètres elle offre en effet un air frais au début et à la fin de journée. Ville étudiante, ville d’artisans, ville industrielle, elle dévoile ses nombreuses facettes. Nous y retrouvons Hans avec qui nous avons abordé la route côtière à l’ouest. Pour la deuxième fois déjà son agence MMS organise un tour de Madagascar en montgolfières, et nous ne pouvons pas passer à côté de l’opportunité de filmer cette aventure poétique.
Question du vent et de la température, les montgolfières peuvent voler uniquement au lever du soleil. Le départ se fait alors avant 5h du matin, ce qui permet, entre autres, d’avoir la lumière magique pour les photos. En une heure nous survolons de magnifiques rizières en terrasses et les vallées autour. Nous avançons au rythme de l’air, pas plus vite que 20 km/h et tous les paysages prennent d’autres dimensions.
Contrasté avec un départ et un vol tout en douceur, l’atterrissage est brusque. Il est suivi par toute une opération de récupération. Notre voiture-suiveuse n’arrive pas jusqu’à notre emplacement, et nous devons trouver une charrette à zébu pour transporter la nacelle et le ballon, qui pèsent 200-300 kg chacun, jusqu’au 4×4. Heureusement, tout le village est là pour nous aider, au moins 200 personnes, sans compter les enfants ! Tout le monde est complétement émerveillé et étonné d’avoir vu cet OVNI atterrir près de leur domicile. Il paraît que personne n’avait jamais vu une montgolfière dans la région et ne connaissait même pas l’existence de ces ballons à air chaud !
Nous profitons de nos après-midis pour visiter le marché aux zébus, et faire du sport avec les jeunes malgaches passionnés de parkour.
Drôle de défi pour Sylvain, celui de tirer un pousse-pousse, une sorte de taxi moyenâgeux, très utilisé dans la ville Antsirabe. Il s’agit de transporter des gens ou des marchandises en marchant ou en courant à l’aide d’un siège roulant. Les locaux sont très amusés à voir un vazaha tirer un malgache. Sylvain y prend même du plaisir, le système fonctionne bien et permet d’attendre une bonne vitesse tout en évitant le poids de la cargaison.
Dimanche nous allons voir un combat de coq, un divertissement populaire à Madagascar, mais beaucoup moins violent que celui des Philippines. Les coqs ici ne sont pas armés de lames de rasoir, les combats sont donc plus longs et finissent rarement sur la mort de l’animal.
Il est temps de terminer notre voyage sur la route nationale #7, et nous reprenons taxi-brousse pour les derniers 200 km jusqu’à Antananarivo. Prochaine aventure direction Sainte Marie et la visite de l’Est de Madagascar.
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