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Descente de Manambola
Un des circuits les plus demandés à Madagascar est la descente de la rivière Tsiribihina, qui est le moyen le plus agréable de rejoindre la côte ouest de l’île. Suite à une proposition de l’agence Mad Caméléon, nous choisissons une option plus aventureuse, et nous partons pour un tour de huit jours sur la Manambola, un cours d’eau situé un peu plus au nord et beaucoup moins exploré par les touristes.
Ce long voyage commence à Antananarivo. Avec une voiture 4×4 chargée de matériel de camping et de provisions, accompagnés d’un chauffeur expérimenté et d’un guide spécialiste de la région, nous parcourons quelques 200 kilomètres de la route nationale 1 (bien goudronnée pour une fois !) jusqu’à la ville de Tsiroanomandidy ou nous nous arrêtons pour une dernière nuit dans un vrai lit. L’ambiance est chaleureuse dans cette petite ville : les gamins jouent dans les rues profitant de la fraîcheur au coucher de soleil, alors que les adultes discutent avec les amis et les voisins sur les dernières nouvelles. Chacun est bien content de nous lancer un interminable « Salut Vaza ! » et les plus courageux viennent même nous serrer la main.
Au petit matin nous reprenons la route, et tombons aussitôt sur une piste sablonneuse en très mauvais état qui nous aurait amenés, au bout de huit heure de conduite, à la frontière des Hauts-Plateaux du centre et la région de l’ouest de Madagascar. Grâce à notre rythme mora-mora (faute de goudron), nous profitons pleinement des magnifiques paysages, les uns plus impressionnants que les autres, se déroulant devant nos vitres. A commencer par les maisons, qui sont faites en briques ici, jusqu’aux montagnes rondes et desséchées, rien ne ressemble au nord du pays. La route est creusée tout droit, sans les virages superflus, à travers les montagnes, tout juste en évitant les zones d’érosion. Nous devons souvent quitter notre véhicule pour alléger son poids et permettre au chauffeur de faire les manœuvres nécessaires. Cela nous fait une journée longues et éprouvante, mais nous sommes largement récompensés par les surprises de la nature, dont la plus belle est réservée à la fin.
En fin de journée, nous arrivons au bord d’une falaise marquant la fin des Haut-Plateaux. C’est là que nous découvrons le majestueux fleuve de Manambola se déroulant sur une vaste vallée reliant ce massif à celui de Bemaraha. Nous sommes accueillis par les porteurs et les piroguiers qui nous tiendrons compagnie ses prochains cinq jours.Ces derniers se trouvent être non seulement les porteurs et les pagayeurs, mais aussi nos assistants, nos serveurs, nos gardiens et nos animateurs. En arrivant sur notre emplacement de campement, ce sont eux qui s’occupent de tout alors que nous nous reposons à l’ombre d’une chute d’eau. Apéro et repas au coucher de soleil, et le lendemain, nous attaquons une descente jusqu’au village Ankavandra sur le fleuve Manambola. Nous embarquons alors dans des kayaks qui seront nos meilleurs amis mais aussi nos pires ennemis pendant la descente.
Nous nous rendons vite compte que la fin de la saison sèche n’est pas le meilleur moment pour descendre ce fleuve. Il n’y a pas beaucoup d’eau, et nos piroguiers sont obligés de nous pousser régulièrement à pied. En plus, la fine couche d’eau chauffe très vite, et il n’y a aucun moyen de se rafraichir pendant le trajet. Avec la chaleur de l’après-midi et la fatigue de ces premiers jours, nous sommes découragés, nos guides décident donc de faire halte pour la nuit sur une plage déserte, ce qui est reposant, malgré la chaleur étouffante.
Les deux prochains jours, nous pagayons sept ou huit heures par jour, avec quelques petites pauses. Les paysages ne sont pas très variés, les habitant se posent rarement aux bords, et nous nous concentrons sur l’observation des oiseaux et sur les chants de nos piroguiers locaux. Nous prenons l’habitude du kayak et de la pagaie et commençons à profiter de cette expérience. A chaque fois, nous sommes récompensés par d’excellents repas frais cuisinés par notre chef directement sur la plage au feu du bois, et par des apéros au punch, si désirés après les efforts.
Au bout du troisième jour, nous remarquons un changement de paysage – nous nous approchons de Bemaraha. Le vent se lève chaque après-midi demandant un effort surhumain pour avancer, mais les débuts des Tsingy autour, surtout durant le passage dans les gorges de Manambola, en valent la peine. Les villages sont de plus en plus rares, et la nature de plus en plus sauvage – nous apercevons même un lémurien sifaka dans les arbres. Une baignade dans une piscine naturelle avec de l’eau fraîche et transparente représente une récompense bien méritée et une pause bienvenue après ces jours d’efforts. Nous arrivons ensuite dans le village de Bekopaka, où nous quittons, non sans regrets, nos vaillants accompagnateurs.
Ce minuscule village sert principalement de porte d’entrée aux tsingy de Bemarah, un des spots les plus touristiques de Madagascar. Nous avons déjà visité les tsingy de Ankarana, mais ceux-ci sont plus hauts, plus étendus et, surtout, plus prisés par les groupe de touristes. Un parcours vertigineux propose des vues imprenables sur le massif, et les forêts autour abritent de nombreuses espèces de lémuriens et d’autres espèces de la faune locale. La chaleur devient peu à peu insupportable, et nous passons l’après-midi à nous reposer au camping.
La fin du tour se passe dans une foule de 4×4 : on se suit à la queue leu-leu depuis Bekopaka en prenant des routes poussiéreuses et un petit bateau pour traverser la Tsiribihina. Au coucher du soleil dans l’endroit le plus photographié de tout Madagascar, on dit au revoir à notre guide Gera et à nos compagnons, et nous nous posons quelques jours à Morondava.
Ce tour est organisé avec l’agence Mad Caméléon
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