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Autour du Sine Saloum
Saloum – Gambie – Casamance
7ème jour : Mardi 14.03
« Rdv sur la piste des charrette, entre le sable et les deux début de route », « ok ! », départ en 4×4 avec Pierre pour le Sine Saloum. Premier arrêt à Mbour pour voir les femmes qui trient les coquillages, de nombreux petits monticules les entourent, les coquilles sont utilisées dans la décoration de murs, chemins ou maisons.
Pierre s’engage sur des pistes rouges entourées de baobabs et de buissons, il n’aime pas le goudron. Les routes s’étendent pourtant de plus en plus, des travaux colossaux sont entrepris un peu partout sur notre chemin pour faciliter l’accès aux villages. Des trottoirs sont construits pour diminuer les accidents de piétons qui devaient jusqu’à présent marcher sur la route. « Ca perd de son charme, mais… c’est mieux pour eux » dit Pierre avec nostalgie. Les paysages défilent, du sable, de la terre rouge, la première étendue d’eau, de la mangrove, des oiseaux. Dans chaque village les enfants crient « Toubabs ! » et certains demandent des cadeaux.
Nous faisons plusieurs arrêts sur la route, pour visiter un musée (en cours de construction) sur l’art de l’Afrique de l’Ouest, pour manger un poulet yassa pimenté, et pour boire du café dans deux endroits magnifiques, deux lodges décorés avec gout et tenus par
des toubabs.Nous arrivons finalement à Djiffer, « le bout du monde » dernier bout de terre qui s’ouvre sur l’embouchure du delta du Saloum. De jeunes pêcheurs réparent les filets de pêche, des moutons se balades à la recherche d’ombre dans les rues ensablées, des charrettes tirées par des ânes attendent des clients, de nombreuses vendeuses de poissons sont assises sur le sable et les porteurs attendent avec leurs caisses que les bateau arrivent.
Sylvain a le défi d’aider à décharger un bateau de pêche en portant une caisse de poissons. Début des négociations, ça sera 500 CFA pour porter du poisson déjà déchargé qui attend à même le sable. Il en remplira une demi caisse, la pleine fait jusqu’à 60 kg et il faut la hisser jusque sur sa tête ! Les vendeuses rient aux éclats en voyant un blanc transporter cette cargaison puante et lourde.
8ème jour : mercredi 15.03
Matinée pêche en pirogue dans un paysage splendide entre la mangrove. Nous sommes déçus quand nous nous rendons compte que nous partons en pirogue mais que nous pêcherons à la canne à pêche pas du tout locale accompagné par Jean-Claude, encore un toubab installé dans le coin. Activité qui demande beaucoup de patience et qui se montre très pénible pour nous, le soleil tape, nous n’attrapons aucun poisson malgré notre bonne volonté. Ha si, un seul, appelé poisson crapaud, venimeux et difficile à manger que nous devons remettre à l’eau immédiatement… et ça dure 5h !! La meilleure partie de cette activité sera le repas du retour fait du poisson grillé attrapé par Jean-Claude.Nous partons à Ndangane. Petite partie de foot avec des enfants au coucher du soleil sur la plage. Ils crient et font des pauses de victoire comme leur joueurs préférés à chaque but. Des conflits retentissent, « Penalty ! » crie l’un « joue, joue ! » crie l’autre. La tension monte durant la session de tirs au but qui marque la fin de la partie.
9ème jour : jeudi 16.03
Sylvain part faire du quad avec Olivier qui tient l’hôtel Boudao et qui vient de s’acheter « un petit quad ». Je lui dis de mettre des limites à Sylvain car il risque de faire n’importe quoi, celui-ci me rassure en disant qu’il n’a son quad que depuis 3 jours et qu’ils feront « tranquille, il ne l’a pas encore bien en main ». Je m’installe au bord de la piscine, un livre à la main. Retour de Sylvain, tremblotant, sous le choc, avec les rires d’Olivier en fond « il est complètement fou ! Il roulait à 110km/h sur des pistes en sable entre les arbres !».
Olivier nous propose alors de nous prêter une tente et de partir faire du camping sauvage sur Mar Lodj. Défi accepté ! Nous embarquons sur une pirogue remplie de ciment, de gazinière, de chèvres et de dizaines de personnes. Débarquement à Mar Lodj, une île sans route ni voiture, les déplacements se font en charrette. Nous achetons deux poulets et de quoi cuisiner et demandons à une famille de les préparer et de les partager avec nous. Personne ne comprend notre envie de dormir en dehors des 4 villages présents sur l’île. « Non, non c’est dangereux ! », « Il y a des hyènes qui rodent la nuit », « mais pourquoi vous voulez faire ça? ». « Vous êtes fous de dormir en dehors du village, jamais je ne ferai ça », nous comprendrons ensuite qu’il y a une histoire mystique derrière cette peur, des croyances bien encrées. Le camping n’est apparemment pas très courant au Sénégal.
10 ème jour : vendredi 17.03
Départ pour Toubacouta en « taxi brousse » ou « taxi 7 places ». La chaleur est au dessus de 40 degrés durant notre passage à Kaolack. Après 1h de route, un grand bruit retentit et la voiture termine sa course sur le coté de la route, un pneu a explosé, à cause de la chaleur nous explique le chauffeur. Tout le monde sort de la voiture, deux hommes sortent une autre roue et la remplace, le trajet peut continuer. Nous finissons notre trajet en « jakarta » des motos – taxi qui nous amènent jusqu’à notre hôtel.
A Toubacouta nous allons nous promener au bord de l’eau. De magnifiques palétuviers bordent les bras de mer qui s’aventurent jusque là. Nous arrivons sur un ponton privé et voyons des hommes tracter deux énormes sangliers morts dans leur pick-up. « Aujourd’hui c’était activité chasse à l’hôtel d’à coté… »
Nous regardons le soleil se coucher et profitons du calme et de la fraicheur revenue. Une loutre s’aventure vers nous et part se cacher dans les racines entremêlées de la mangrove.
11ème jour : samedi 18.03
Départ en pirogue pour l’île de Sipo où trône la reine Fatou, une guérisseuse qui « a des pouvoirs ».
Rencontre épique avec cette vieille femme aussi âgée que souriante. Elle nous fait de gros bisous et rit aux éclats à chacune de nos interactions. Elle prie en nous prenant les mains et nous dit que tout ira bien. Nous avons amené du riz pour le village, un livre de coloriage et des ballons pour les enfants. Rassurés, nous partons nous promener sur l’île au sable fin comme de la farine mais pourvu de nombreuses teintes passant du blanc au pourpre.
A Toubacouta nous nous rendons au magnifique hôtel des palétuviers. Il possède une chambre au milieu de l’eau et une autre perchée dans un baobab avec une vue à couper le souffle sur le delta du Saloum.
Le soir Sylvain aperçoit des acrobates sur la plage et les rejoint immédiatement pour partager quelques sauts périlleux au coucher du soleil.
12ème jour : dimanche 19.03
Départ pour la Gambie en bus rapide! Il porte bien son nom puisqu’il faut sauter dans le bus par la porte arrière et qu’à peine on a un pied posé à l’intérieur qu’il démarre. Les gens crient pour pouvoir en descendre, au bord de la route les intéressés tendent le bras pour y monter. Le copilote s’assure du paiement de chacun, il s’attelle, avec ses dix billets dans les mains de rendre la monnaie aux passagers en sollicitant tout le bus pour lui faciliter la tâche. Il tape sur la carlingue pour arrêter ou faire repartir le bus.
Malheureusement nous nous rendons au poste de frontière le plus proche sans savoir que dans celui-ci il n’est pas possible de payer uniquement le droit de passage pour transiter par la Gambie. Après négociation avec les douaniers gambiens, nous devons payer un visa de 3 mois…
A Barra nous rencontrons le chef garde-cote. En attendant le ferry bondé pour Banjul, nous nous promenons sur la plage et découvrons des artisans qui fabriquent les bateaux de pêche typiques de la région.
Promenade sur la plage de Brufut et visite du marché aux poissons. Nous rencontrons trois enfants qui jouent sur un bateau échoué. Un magnifique bateau de pêche en bois, un terrain de jeu rêvé !
13ème jour : lundi 20.03
On reprend la route direction la Casamance ! Nous arrivons dans l’après-midi à Ziguinchor.
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