-
Raiatea
Raiatea n’a pas du tout été transformée par le tourisme, il n’y a pas ici de pléiade d’hôtels sur pilotis et de restaurants chics. Cette île, bien pourtant plus grande et plus développée que Taha’a, garde tout son charme de berceau du la civilisation polynésienne. Son vaste territoire de 175 km carrés est couvert de majestueuses montagnes et d’une forêt luxuriante. A elle seule, la ville d’Uturoa concentre le port, l’aéroport, les écoles, l’hôpital et même la prison. C’est là également que Ono’u, le fameux festival de street art de Tahiti, a trouvé sa prolongation. Au début du mois d’octobre, les artistes graffeurs de renommée mondiale viennent en Polynésie pour interpréter la beauté des îles avec leurs peintures murales souvent gigantesques. Les fresques perdurent plusieurs années mais les artistes, qui quittent la ville aussitôt l’événement terminé, sont une attraction principale pour les habitants de Raiatea, adultes comme enfants.
La tête de la pieuvre
Notre graffiti préféré : la belle vahiné semi-transformée en pieuvre. C’est un symbole important à Raiatea, car c’est ici qu’est née la civilisation polynésienne. De là sont partis les premiers arrivants à la découverte d’autres îles formant le triangle polynésien – Hawaii au nord, l’île de Pâques au sud et la Nouvelle-Zélande à l’ouest. La mémoire de ces temps est gardée en un coin sacré au bord de l’océan : Taputapuatea, situé sur la côte est de l’île, est un lieu consacré aux activités religieuses principalement, mais aussi politiques et sociales. Le marae – comme l’appellent les locaux – de Raiatea a été gravement endommagé par des missionnaires voulant implanter la culture catholique, mais il garde néanmoins son ambiance solennelle. Nous le visitons avec Maurice Wong, descendant d’une famille des chefs de l’île bien avant l’époque de la colonisation. Polynésien de souches, il nous fait découvrir les détails fort intéressants de sa culture, ses coutumes et sa religion. Il nous donne un aperçu de l’évolution de la Polynésie depuis l’arrivée de la monnaie puis des colons.Quoi de plus?
Maurice nous partage sa vision de la vie, à la fois très philosophique et très pratique: « A l’époque, les Polynésiens n’apprennaient pas à vivre, mais à survivre. » Ils savaient exactement quand et comment pêcher quel poisson, quelle racine les nourrirait et quelle plante les soignerait. Vivien, notre guide de kayak dans la rivière Faaroa, montre encore aujourd’hui l’exemple. En s’arrêtant devant les plantes, il nous raconte toutes les propriétés magiques et des fois même sacrées de chacune d’elle. Plus tard, grâce à Elaide, qui nous offre un tour de son île natale, on rencontre beaucoup de pêcheurs, d’agriculteurs et de producteurs de coprah. Ceux-ci connaissent tellement bien leur métier que le simple fait de les regarder fait déjà plaisir. Sylvain essaie aussi de les suivre, notamment dans le décorticage des noix de coco ou dans la pêche à la chevrette et pêche sous-marine ; mais il constate assez vite que ce n’est pas du tout évident. En effet, les mouvements si simples que font les locaux demandent beaucoup d’habilité et surtout de l’entrainement.Nos remerciements à
Pension Opeha
Pension Le Passage pour la bringue et la musique de cette vidéo
Elaida Raapoto-Tihopu pour avoir partagé l’amour à son île avec nous
Juliette Ivanez pour la relecture et correction de l’articleVous aimerez aussi: