-
L’or noir de Polynésie
Huahine et ses trésors
On prend un tout petit avion aux hélices qui fait plusieurs escales, tout comme un bus. 30 minutes de vol, et on arrive à Huahine, une des îles Sous-le-Vent dans l’archipel de la Société. Dans un aéroport minuscule, où nos bagages sont amenés à la main depuis l’avion, on rencontre Jean-Pierre. Le patron de la pension Poetaina nous accueille dans sa famille et nous encadre dans notre découverte de Huahine.
Pour faire preuve de la fameuse hospitalité polynésienne, on est conviés à ma’a tahiti, un repas de famille traditionnel polynésien. On y trouve des dizaines de plats authentiques. Pour en citer quelques uns, le taro, le roi des racines, un féculent violet cuit dans l’eau; ou encore le ‘ipo, pain à base de noix de coco, enveloppé dans une feuille de banane, et bien sûr, la fameuse salade au poisson cru et au lait de coco. Un régale total, on a de la peine à s’arrêter.
Le lendemain matin après un petit déjeuner en famille, on va faire un tour en pirogue avec Poe et Jean-Pierre. On passe chercher tous les participants (tout en découvrant différents types de logement touristique, des hôtels sur pilotis ou même un catamaran privé), et le tour commence par la découverte d’un jardin des coraux dans un lagon turquoise.
Ensuite, c’est la visite de la Ferme perlière, où on nous explique le processus de fabrication des perles. En effet, des perles naturelles se trouvent dans une huitre sur 25’ooo! Par conséquent, les spécialistes de fermes ont développer une technique particulière, qui est expliquée ici. En deux mots, ils mettent un nucléus (des billes découpées du manteau de huitre) pour que le greffon puisse l’entourer par la nacre. Pour avoir la perle la plus petite, il faut 18 mois, alors que pour la plus grande, il faudra attendre 6 ans. C’est pour cela, conclu le guide, que les perles sont aussi chères.
Une autre fierté des habitant de l’île (selon les propos sur Facebook), c’est les anguilles sacrées aux yeux bleus. Elles sont énormes, plus ou moins un mètre de longueur, et sont considérées sacrées parce qu’elle creusent des galléries souterraines pour retrouver l’eau douce. Ou tout simplement, peut-être, pour pas que les locaux les mangent toutes… En tous cas, elles sont impressionnantes et glissent comme une anguille.
On se dirige ensuite sur un motu (îlot, en tahitien) pour un pique-nique pieds dans l’eau. Le concept est intéressant vu la chaleur qu’il fait, et la nourriture fait maison est juste magnifique. C’est même pas un pique-nique, mais un véritable ma’a à la nature! Après une baignade dans le lagon pour digérer, on passe à l’initiation à la danse polynésienne et à l’art de pareo, très traditionnel lui aussi. Pour les hommes – une démonstration de comment ouvrir la noix de coco… Pas évident.
Le soleil et l’eau fatigue, on rentre à la maison heureux et satisfait, remplis de belles émotions et de la musique de ukulele. Le jour d’après on a du repos – la saison de pluie entre enfin en vigueur, et toute la matinée il pleut des cordes. L’après-midi la pluie s’arrête pour un bon moment et on en profite pour visiter une plantation de vanille.
La vanille est très précieuse et très réputée en Polynésie, et sur peu d’îles on peut la cultiver. Huahine est mondialement connu pour sa vanille. Après un tour de l’île, à Haapu, un village bien éloigné de la capitale, on rencontre une famille qui s’occupe de sa plantation de vanille depuis plusieurs générations. On nous fait visiter les serres ou les plantes sont entourées autour de poteaux spéciaux, pour donner plus de lianes. La plantation ressemble un peu à des vignes, mais elle demande encore plus de travail pour avoir la bonne récolte. En Polynésie on doit préserver la nature unique, et on peut pas amener les abeilles du Mexique, les seules qui pollinisent les vanilliers. Les producteurs locaux sont obligés de le faire à la main! C’est du boulot.. Si avec un peu de chance, la fleur accepte cet acte, il faut attendre 9 mois avant récolter les gousses et les faire sécher au soleil. Chaque plante donne les gousses pendant 2-3 ans, et après il faut encore attendre 6 ans avant les prochaines plantes arrivent.. Bref, le travail est énorme, mais la valeur est très élevée aussi. La plantation que l’on visite donne 50kg de vanille par an au prix de 550 euros le kilo.
On finit notre séjour à Huahine par une bonne bringue avec ses joyeux habitants. La fête traditionnelle à la bière, à la guitare et au ukulele – tout le monde chante, danse et nous souhaite un bon voyage pour Bora-Bora!
Vous aimerez aussi: